Dans une interview accordée à BBC Africa, Eliud Kipchoge s'est confié sur la campagne de cyber-harcèlement qu'il a subi après l'accident mortel de de Kelvin Kiptum.

« J'étais choqué que les gens disent sur les réseaux sociaux que j'étais impliqué dans la mort de ce garçon. J'ai reçu beaucoup de mauvaises choses : on va brûler ton camp d'entraînement, on va brûler ta ville, on va brûler ta maison, ta famille. (...) Mon souci était donc de dire à ma famille d'être extrêmement consciente et prudente. J'avais vraiment peur que mes enfants aillent à l'école ! »

En plus de ces menaces anonymes, le double champion olympique du marathon, a vu nombre de ses proches lui tourner le dos et il explique avoir perdu 90 % de ses amis depuis la mort de Kiptum. « C'était vraiment douloureux d'apprendre que mes proches, mes camarades d'entraînement, ceux avec qui je suis en contact, avaient des mauvais mots envers moi. (...) J'ai appris que l'amitié ne dure pas pour toujours. Ce qui s'est passé m'a amené à ne faire confiance à personne. Je ne fais même plus confiance à ma propre ombre. »

Ces perturbations dans sa vie personnelle on eu une incidence directe sur ses performances sportives. Dixième à Tokyo en mars, il explique les raisons de son plus mauvais résultat en carrière : « À Tokyo, je n'ai pas dormi pendant trois jours. Je n'ai jamais été aussi mal. »

Il est désormais concentré sur l'ultime défi de sa carrière « Je veux entrer dans les livres d'histoire, devenir le premier humain à gagner un titre olympique trois fois d'affilée ».